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Fragments - Alexandre LABORIE

A la volée (N°2)

16 Octobre 2013, 15:49pm

Publié par laborie.fragments

(Pour ceux qui ont lu "Pays provisoire", j'y évoque ces mots, ces petits bouts de phrases que j'attrape et que je note en croisant quelq'un dans la rue, dans le métro, au café, dans le bus...
J'ai eu envie de les rassembler, d'organiser leur rencontre dans une série de textes intitulés "à la volée").

Moi, j’ai une petite-nièce qui aime aller au manège.

Mais quand elle y est, elle ne veut pas monter dedans, elle veut juste le regarder tourner.

 

Donne moi la main.

 

Ça va toi, t’es contente ?

 

Avec Xavier, l’année dernière, on est allé au Vietnam.

 

Il a un toc.

Il a besoin d’ouvrir les armoires.

Mais il ne prend rien.

 

La lumière pulsée, tu crois que c’est efficace ?

 

En ce moment, il s’essaie à la cuisine.

 

J’ai commandé du lait sur internet.

 

Je ne sais pas, je suis un peu perdu, là.

 

Ah si, je l’ai eu au téléphone il y a une semaine.

 

Et toi, tu prends celui-là, en général ?

 

On va se changer, du coup.

 

Tu vois, c’est la régularité qui va payer, Julie.

 

Quand tu es au lycée à Perpignan tu deviens étudiant à Toulouse.

 

La première fois, ça fait bizarre, et après tu comprends comment ils fonctionnent.

 

J’ai eu peur, cette nuit, dans le garage.

 

Non non, elle n’est pas élevé dans un cocon.

 

A la limite, tu te sens plus en sécurité là bas que dans les grandes villes ici.

 

Et sinon, quoi de neuf ?

 

Ça craint, la Russie

 

Nous, on n’est pas fou de camping.

 

Ils ont quel âge ?

L’âge des miens.

Ah, ça va.

 

Il y avait un attroupement dans ma rue hier soir, ce devait être un truc genre soupe populaire, en tout cas, au bout d'un quart d'heure, y'avait plus personne.

 

Elle a du recevoir la carte, j’imagine

 

Ça me manque, la mer.

Physiquement, ça me manque.

 

………

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Jeremy Miranda

10 Octobre 2013, 12:47pm

Publié par laborie.fragments

Pourquoi j’aime Jeremy Miranda ?

Pour son identité qui s’affirme au fil des tableaux notamment par son travail sur les perspectives, par son choix des couleurs et la présence récurrente de certains objets (une échelle, une serre végétale…).

Pour ma part, j’y vois sa volonté, par un travail sur les contrastes, de provoquer la rencontre entre des éléments, des mondes a priori opposés et, parfois, d’établir entre eux des liens (d’où l’échelle, je pense.…).

Je suis sensible à cette idée.

Je retrouve enfin dans ses tableaux cette nature qui l’influence et que j’aime tant.

Et puis, surtout, l’océan….

 

Jeremy Miranda est un peintre Américain né en 1980 à Newport.

 

Site web : http://jeremymiranda.com/

 

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Fragment (N°1)

8 Octobre 2013, 15:06pm

Publié par laborie.fragments

Soudain, je me suis senti seul au milieu des corps serrés.
De trop près, on ne se voit plus, on ne se parle plus.

Faut-il que j’attende quand tout explose au fond de moi ?

Il y a un homme, dans le bus, qui est là, tous les jours.
Jambes croisées, écouteurs dans les oreilles, il tient son téléphone entre les deux mains.
Hier, pour la première fois, je l’ai vu sourire.

J’ai le cœur noyé dans un verre, mais mon poing levé en surface.
Pour que tu me retiennes.

Je sais, je sais, tout passe.

J’ai l’impression qu’une bouche en acier aspire mon cerveau.

Des contacts virtuels à l’autre bout du pays lui ont donné leur adresse et l’ont invité, pensant qu’il ne viendrait jamais.
Mais Baptiste est venu.

Un homme, sur le trottoir, le bras tendu vers le ciel et le pouce levé, avance en criant : « il y a quelqu’un ? » Les gens se mettent sur le côté pour le laisser passer.

Mon père est un coffre-fort blindé.
Mais il y a la clef dessus.

Quelle heure est-il ?
Je ne sais pas.
Je suis tout seul dans cette ville et je pense à toi.

Mon marque-page est une carte postale que j’enverrai un jour

Ton regard, à ce moment-là, je suis sûr que le touriste Japonais l’a filmé, car nous étions dans le champ de son caméscope.
Il est loin, à présent, ton regard.

Je n’ai que toi.

Tu jouais du violon, le matin, sur la terrasse.
Parfois, les dauphins venaient, pour t’écouter.

Faut-il vraiment un guide, à Paris, quand on s’aime ?

Réveillé avant lui.
Le regarder dormir.

Ecrire, c’est te retenir un peu.
Je ne cesserai jamais d’écrire.

Que ne donnerai-je pas pour un regard, pour sentir face à moi l’appel du désir ?

Il y a des histoires que je préfère écrire que vivre.
Mais il me faut les vivre pour pouvoir les écrire.

J’étais alors perdu
dans des corps en dédale
dans des bras inconnus
sentiments en cavale.

Tu m’as pris dans tes mots, je t’ai pris dans mes bras.

La nuit n’efface rien.

Les amours éphémères ne m’ont jamais déçu.
Je n’en attendais rien, rien n’est jamais venu.

C’est l’histoire d’un homme qui ne supporte pas qu’on ne l’aime pas.

……

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